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En conclusion

Le projet « Diagnostic de la Finca » s’est déroulé de 1999 à 2004. La lenteur de l’exécution imputable à l’accumulation de diverses difficultés importantes et pour la plupart étrangères aux universitaires de Salta concernés, ont entraîné le retard de présentation du présent rapport. L’université de Salta a produit les études programmées, des cartes et des rapports, résultant de relevés et d’ateliers de restitution et les a remises à la Communauté. La relation entre l’Université de Salta et la Communauté a permis la réalisation de microprojets dans le domaine de l’amélioration des procédés agricoles, en particulier dans le domaine de la conservation (confitures etc.). Le professeur Alfredo Pais est en effet responsable d’une organisation de soutien à la production agricole susceptible d’intervenir dans la Communauté. Mais la faiblesse de l’organisation communautaire durant ces dernières années n’a pas encore permis de tirer tout le bénéfice possible de l’étude et de la relation établie avec l’université.

La FUL a participé aux réflexions méthodologique grâce aux visites et rapports du professeur Pierre Sholtes mais suite à son départ définitif pour l’Australie où il a décidé d’émigrer, elle n’a finalement pas pu être associée aux textes remis à la communauté.

La défense de l’environnement dans le territoire concerné s’est trouvée renforcée par cette initiative. La sensibilité traditionnelle de la communauté à l’enjeu environnemental a été soutenue et promue. Les actions de défense de l’environnement se sont appuyées sur les personnes de l’université faisant partie de l’étude, en particulier Martin Herran animateur de l’association Yaguarete. Ces actions ont obligé la société Techint à mettre en place un certain nombre de mesures de surveillance des incidences du gazoduc.

Enfin et surtout, l’enjeu juridique qui avait motivé la recherche d’informations pertinentes pour la défense du patrimoine environnemental des Kollas de la Finca, a finalement abouti et a permis d’obtenir deux types de mesures conservatoires :

  • la restitution du droit de propriété communautaire aux indigènes pour les deux tiers de la Finca. (19.000 obtenus par la Loi de 1993 et 70.000 correspondant à la donation de 1986). Redevenus propriétaires les indigènes peuvent assurer la bonne gestion de leur territoire, il leur reste à trouver les voies d’un développement communautaire harmonieux.
  • le classement du reste de la Finca, encore aux mains de la Seaboard Corporation, comme partie de la réserve de biosphère du couloir des Yungas. Ce statut interdit les déboisements et autres activités industrielles intempestives. Une partie de ces terres est néanmoins située autour de la ville de Oran-la-Neuve et exploitée pour la production agricole de soja et d’agrumes. Compte tenu d’un droit constitutionnel, la Communauté Kolla n’a pas renoncé à poursuivre sa lutte pour en retrouver un jour l’entière propriété.

Le problème de la division des dirigeants qui est né d’une divergence des stratégies face aux risques apportés par la pose d’un gazoduc à travers le territoire de la Finca n’est pas encore totalement résolu. Il semble né d’intérêts personnels divergents sur le plan économique et de clientélismes politiques délétères. Certes, les victoires juridiques ont conforté l’existence d’une Communauté unique pour l’ensemble des villages de la Finca, mais l’organisation communautaire a été durablement affectée et a perdu de sa visibilité en raison de la paralysie d’une grande partie des efforts déployés. Le constat en a été fait lors des visites ponctuelles de représentants indigènes qui ont été reçus à Roeser à trois reprises après 1999, mais ces délégations limitées à une ou deux personnes, n’ont pas non plus retrouvé à Roeser l’enthousiasme initial. Les représentants de Roeser qui ont joué un rôle important en Argentine ont quitté la Commune ou sont décédés. SHR reste attentif à saisir les opportunités de relancer ce partenariat qui a été une aventure extraordinaire de part et d’autre.

Le rapport financier ci-après prouve que les financements prévus ont été entièrement transmis à la FUL et à la Communauté Kolla qui a rémunéré les professeurs chargés des études. Le dossier juridique abouti suivant l’annexe 1, a été largement autofinancé par la communauté après 2002, mais doit être scindé du projet diagnostic.

Bernard Christophe,
co responsable du projet,
actuel Trésorier de SHR.