Résumé du Projet 2011-2014 en cours de présentation au ministère de la Coopération.
Le Mouvement des Communautés Populaires (MCP) vient de se donner cette nouvelle appellation, pour entamer une cinquième étape de son existence, après s’être appelé successivement « Mouvement évangélique rural », « Centrale des travailleurs indépendants », « Mouvement des commissions de lutte » et « Association des Communautés populaires » au fil de ses quarante ans d’existence. Il est présent dans 14 états du Brésil.
Dans une assemblée générale de 2011 il a fixé le plan d’action des 10 ans à venir, en tenant compte des expériences acquises au fil des étapes précédentes. Il vise la construction d’une société participative et solidaire et veut désormais encourager ses membres (les communautés instituées et les personnes qui les composent) à militer civiquement au niveau des communes, des syndicats et des écoles. Il poursuit la mise en place de groupes de production (exemples : groupes de couture qui créent des vêtements et des sacs de voyage, groupes de boulangerie, groupements d’achat, groupements de producteurs dans le domaine agricole, etc.) et le recours à des moyens de financement de type microcrédits, basés sur un fond de solidarité du mouvement. Il prévoit une forte augmentation du nombre des communautés populaires car leur modèle d’organisation et de solidarité fait école, notamment grâce à la diffusion du journal et aux contacts qu’il entraîne pour la rédaction et l’écho des articles.
La solidarité s’exprime en particulier par le travail bénévole, en faveur du mouvement, mais aussi entre membres. Le mouvement s’est doté au fil des années passées (et partiellement grâce au cofinancement de nos ONG) dans plusieurs villes, d’infrastructures nécessaires aux réunions et aux activités diverses du mouvement. Mais le travail bénévole est aussi un moteur de progrès dans l’habitat, sous forme d’échange de services entre membres de la communauté car si quelqu’un construit son logement il peut compter sur le travail gratuit des autres membres. Il doit cependant assurer leurs repas sur le lieu de travail et répondre à son tour de la même façon aux demandes des autres membres de la communauté.
Grâce au travail bénévole dans la quasi-totalité des fonctions d’animation et de coordination, le mouvement s’autofinance dans presque tous les domaines où il intervient. Des cotisations, souvent minimales mais réelles, rémunèrent les différents services. Le bénévolat est effectif dans le domaine de l’animation des loisirs (des jeunes, des adultes et des familles) ainsi que dans les engagements civiques, tandis que les groupes de production et de survie collective rémunèrent bien sûr les travailleurs en fonction des prestations et des résultats.
La lutte contre l’alcool, la violence et la drogue est au cœur des actions des jeunes. Ils organisent des loisirs culturels et des fêtes sans alcool et suivent des cours de préparation à la vie en couple. En vue du mondial de 2014, des tournois de football se basent sur le niveau d’engagement des joueurs dans le mouvement pour définir la division dans laquelle ils jouent. Jouent en première division ceux qui s’abstiennent d’alcool et de toute drogue et assument des responsabilités dans les animations. Entrent en troisième division les postulants qui viennent de la rue attirés par les loisirs et les sports offerts par le mouvement; pour monter en deuxième division ils doivent renoncer aux drogues et à la violence et progresser dans leur participation aux actions du mouvement. Plus de 5000 jeunes participent au mouvement, ils sont présents à tous les niveaux de responsabilité et particulièrement investis dans les deux domaines les plus récemment promus : les écoles de quartier et le journal « Voz de la Comunidad ».
Les écoles de quartier sont nées du souci de ne pas laisser les enfants dans la rue au sortir de l’école, vu les risques de violence et l’importance d’un suivi des exercices scolaires. Les enseignants des écoles de quartier sont des jeunes bénévoles, ils suivent une formation et touchent un très petit salaire résultant des cotisations des parents d’élèves qui leur confient leurs enfants. Pendant les vacances ils touchent un pécule de survie grâce à la création d’un fonds pour les écoles. Le nombre des très jeunes enfants fait apparaître le besoin de crèches.
Le journal du mouvement est né il y a trois ans (avec une réponse rapide de SHR à un appel d’urgence pour la première publication). Il s’est avéré un formidable outil de communication car de nombreux partenaires de longue date du mouvement s’y sont intéressés. C’est le cas de communautés indigènes et de communautés noires, de syndicats et de diverses instances actives dans le domaine social. Grâce aux nouveaux contacts avec ces lecteurs et rédacteurs, de nombreux groupes de gens souhaitent devenir des communautés populaires à part entière, sur le modèle des communautés existantes. Les rédacteurs et responsables des tâches d’édition du journal sont bénévoles, mais ils ne peuvent assurer les coûts du papier et surtout de l’expédition des 3000 exemplaires prévus pour les trois tirages annuels.
Depuis des décennies le Père Jean Geisen, originaire de Bivange, se fait l’ambassadeur du Mouvement auprès des ONGs Solidaresch Hellef Reiserbann, ASTM Luxembourg et Solidaresch Aktioun Echternach. Elles se sont relayées et concertées pour permettre le cofinancement de projets successifs. Un nouveau projet est présenté au cofinancement pour la période octobre 2011 à septembre 2014. SHR assure le rôle de chef de file, ASTM assure les prestations techniques en particulier le suivi de projet au Brésil, SAE contribue à la collecte des fonds des ONGs. Le projet sollicite la solidarité dans les domaines d’action où l’autofinancement total n’est pas encore possible :
- frais de fonctionnement (tél, internet, électricité, eau, gaz, taxes, courriers, abonnements, frais bancaires etc.) de l’instance coordinatrice ANACOP (association nationale des communautés populaires) et coût de la comptabilité
- frais d’édition du journal tiré trois fois par an à 3000 exemplaires
- frais de transport pour l’organisation de réunions de coordination du mouvement (adultes et jeunes, régional et inter-états) ainsi que pour des visites d’accompagnement des communautés de base dont l’expansion prévue suppose des tâches d’assistance
- achat de matériel et alimentation du fonds pour les écoles
Comme le mouvement autofinance la plupart de ses activités, il est légitime de faire apparaître une part de cet apport local dans le montage financier proposé au Ministère de la Coopération. En effet, les règles du Ministère permettent de considérer un apport local jusqu’à 50% de la contribution des ONG. L’apport local retenu correspond à des versements financiers réels et vérifiables, il s’agit de sommes réunies par le Mouvement pour assurer une sécurité minimale à 10 leaders qui assurent des tâches de permanents du mouvement, sans être pour autant rémunérés à la hauteur du salaire minimum brésilien. Ces sommes concernent :
- un fonds de sécurité sociale 11.348 €
- une indemnité mensuelle (50% du salaire minimum brésilien) pour 27.612 €
Le résumé des coûts du projet pour les trois ans est donc le suivant, total 242.384 €
- fonctionnement d’Anacop et comptabilité 41.863 €
- édition du journal 19.480 €
- transports pour réunions et visites de coordination 103.506 €
- matériel et fonds des écoles : 22.078 €
- sécurité et indemnisation de 10 leaders (apport local) 38.960 €
- imprévus de change et inflation et suivi de projet 16.497 €
Le financement sera assuré à hauteur de 161 428 € par le Ministère de la coopération (2/3)
A hauteur de 38.960 € par l’apport local et de 41 996 € par les ONG. (18000 pour SHR).