Livre de Condoléances
C'est avec une grande tristesse que le Conseil d'Administration de Solidaresch Hëllef Réiserbann a le devoir de vous faire part du décès du Père Johnny ou João Geisen. C'est le jour de son 74ème anniversaire que João a été inhumé dans la ville de São Lourenço au Brésil, ville où il vivait depuis quelques mois, à proximité d'une communauté du MCP.
La distance géographique ne permettant pas à beaucoup d'entre nous de participer aux funérailles, nous avons ouvert ce livre de condoléance en ligne afin de vous permettre de témoigner de votre empathie envers la famille et les proches, d’exprimer votre tristesse ou simplement de laisser un dernier mot à notre ami et partenaire, João Geisen.
Nous ferons suivre vos messages à ces proches et amis.
Victorine, Josy, Pol, Chris Hermann
Mir hunn de Pater Johny duerch seng häerzensgutt Schwëster Mimi, eis Nopesch, kënne geléiert.
Wann hien den Hierscht op Lëtzebuerg koum, hunn ech all moies mat him am Mimi Kaffi gedronk. Mir hunn iwwert Gott an d’Welt geschwat.
Wann de Marc dem Johny säi Plang fir säin Openthalt hei zu Lëtzebuerg da gemaach huet, ware mir ëmmer frou de Johny een Owend bei eis doheem empfänken ze kënnen. Mir hunn zesummen eppes giess, en Pättche gedronk an iwwert alles diskutéiert.
Am léifstem huet hie mam Pol a mam Chris iwwert Fussball geschwat. Et war ëmmer e super flotten Owend a mir wäerten dem Johny seng Präsenz immens vermëssen
Johny mir wäerten dech ni vergiessen an du bleifs ëmmer an eisen Häerzer.
samedi 7 janvier 2017
Marc Hubert
Hommage dans la messe d’adieu à Clairefontaine du 16.11.16 pour Père Johny Geisen SCJ (11.11.42-9.11.16)
Léif Frënn, chers ami(e)s de Johny. Ech schwätzen gréisstendeels op franséisch. Emmerhin war de Johny jo een ½ Belsch. Il y a énormément des gens, qui se sont excusés à contre-cœur pour ne pas pouvoir assister à cette célébration, mais qui m’ont assuré leur prières et pensées en ce moment. On m’a demandé de dire quelques mots sur Johny et son travail. Je ne sais pas si je le connaissais le mieux, mais je connaissais la plupart de ses amis puisque j’ai fait pendant des années son calendrier quand il venait en automne. Et parce que j’ai vécu chez lui au Brésil pendant une demi-année oû j’ai appris à connaître tants d’amis et de militants de son mouvement des communautés populaires.
Vraiment pas facile de dire l’essentiel d’un monument qu’à été, à mon avis, cet homme, qui chez le peuple et surtout son mouvement était adoré comme un saint. Je vais parler surtout de mon point de vue scout, après Monique et Michel vont donner leur témoignage.
Johny est né en 1942 comme 4e enfant d’un père luxembourgeois et d’une mère belge. Il a habité à Bivange dans la commune de Roeser. Sa soeur Mimi qu’il adorait et ses 2 frères étaient bien plus âgés.
Au début des années 70, après avoir été ordonné prêtre, il est allé avec d’autres de ses confrères des prêtres du Sacré-Cœur en Amérique du Sud, lui au Brésil en proie à la dictature militaire. Très vite, il s’est, pour ainsi dire, converti aux pauvres, à l’exemple de son grand maître Helder Camara du même diocèse. Il était animé par la dynamique du Vatican II et la théologie de la libération. Il a aidé à fonder le „mouvement des communautés populaires“ MCP qui aujourd’hui est présent dans beaucoup d’Etats brésiliens.
La 1re fois que j’ai connu Johny était à l’âge d’environ 14 ans qu’on on organisait chez les scouts des marches à pied pour rassembler de l’argent pour soutenir les projets de Joao. Notre chef Kéis nous parlait avec passion de ce prêtre hors du commun. Mais ce n’est qu’à la phase terminale de mes études que j’ai osé lui écrire pour aller chez lui au Brésil. Il m’a répondu, mais insistait péniblement sur mon objectif. Il acceptait et je suis parti. Là-bas Johny était en train de terminer ses études de droits. Sa communauté, qui s’appellait MCL à ce temps-là, l’avait demandé. J’ai fait le ménage, surtout la cuisine.
Et j’ai appris à connaître et à aimer ce mouvement tellement fascinant, engagé, avec une méthodologie impressionante – autonome, démocratique, communautaire.
Mais je ne pouvais pas encore m’imaginer de faire un projet de dévoppement des scouts avec eux. Avec des jeunes de deux mondes tellement différents, eux luttant pour leur survie, et nous tellement gâtés et loin de cette réalité.
Par contre, j’ai souvent organisé à son retour des rencontres, pour donner à d’autres l’occasion d’apprendre à connaître un homme de l’église qui me paraissait tellement authentique. Johny adorait les questions critiques. Malheureusement ses réponses étaient parfois un peu longues. Avec certains thèmes il se mettait à vibrer.
Du point de vu caractère, il y aurait tellement à dire. Pour être court, je cite une amie de lui, qui m’avais écris pour son anniversaire, un de ces messages nombreux dont je me suis retrouvé dépositaire sans pouvoir les transmettre à Joao mourant le même jour: „Ich möchte die Gelegenheit nutzen, dir einfach einmal zu sagen, wie sehr ich dich und deine Arbeit schätze, die du seit Jahren leistest und geleistet hast: mit deinem tiefem Glauben an das Gute im Menschen, Mut, Dinge anzupacken, mit Zielstrebigkeit, Flexibilität und Beharrlichkeit, einer guten Portion Pragmatismus, Intuition, Humor :-) und bereit, in jeder Situation etwas zu lernen! Danke, dass es dich gibt!
Ah oui, l’humour. C’est vrai. Tout en vivant dans une réalité tellement injuste, je ne l’ai jamais vu amer ou frustré. Par contre, j’ai beaucoup ri avec lui. Je me souviens d’une situation tellement drôle dans une église à Sao Luis oû il suffoquait de rire. Et puis il aimait fêter son anniversaire, avec autant d’ami(e)s que possible, toujours en communauté !
Aussi savait-il pleurer. Des récits de souffrance le touchaient en plein cœur et lui mettaient les larmes aux yeux. C’était un lion doux, qui luttait avec rage et douceur en même temps. Il se reposait, mais toujours pour remplir les batteries. Il ne voulait pas perdre son temps pour son plaisir. Il refusait d’aller voir un film ou de lire des livres qui ne contribuaient pas à la libération du peuple. Toute sa raison d’être était au service de son « povo sofrendo », son peuple souffrant.
J’ai jamais rencontré quelqu’en comme lui qui était respecté par tous: croyants et non-croyants, pieux et anticléricaux, conservateurs et progressifs, riches et pauvres, jeunes et vieux.
Il était pour une certaine séparation entre le pouvoir politique et l’Eglise, mais pas pour une séparation entre politique et spiritualité en soi. Pour lui, il n’y avait qu’une seule chose qui comptait : c’était la pratique, l’exemple, la lutte. Mais pas une lutte individuelle, mais toujours en communauté, pour la communauté et avec la communauté.
Parmi les nombreux messages que j’ai reçu pour son 74e anniversaire et son décès, ceux des jeunes m’ont particulièrement touché. J’en cite quelques-uns : „De Johny wäert net vergiess ginn. Duerch hien konnte mir déi wonnerschéin Erfahrung a Brasilien maachen...“
„De Johny war fir eis e Beispill vu Bescheidenheet, Openheet a Engagement.“
„De Johny war sou e gudden an staarke Mensch,... hien huet d'Welt definitiv e Stéckelche besser verlooss wéi en se virfonnt huet. Ech wärt nach vill an laang un hien zréckdenken.“
„Hie war ee wiirklech gudde léiwe Mensch... et ass net ze gleewen, datt mer hien net méi remgesinn.“
„De Johny war esou e léiwen Mann an et war eis eng grouss Eier heen duerch den Brasilienprojet kennenzeléieren. Sein Engagement fir d'Land an d'Léit, seng Warmhärzegkeet an einfach säi Wiesen si bewonnerenswärt. Heen huet eis Groussarteges mat sengem Liewen virgeliewt... Ech mengen datt heen an eisen BA'en weiderliewt. Amigos para sempre.“
„Hien huet mech stark impressionéiert duerch seng Art a Weis ze schwätzen, a säi Liewen esou anzesetzen, ganz a guer, fir säi Brasilien. Ee Mann, dee säi Glaawen esou gelieft huet wéi hien, dee lieft weider, nët nëmmen an der Éiwegkeet, mee och an all deene Spueren, déi hien hei op der Welt hannerléisst, an duerch säi Beispill.“
Il y a eu beaucoup de coincidences en rapport avec sa maladie et son décès: Une d’elle est le fait qu’on arrivait au Brésil our le camp-chantier « Mutirao » juste au moment oû son état était tellement critique qu’il fallait s’attendre à tout. C’était comme pour nous dire : « Maintenant c’est à vous les jeunes. J’ai tout donné ! » On avait compris. Mais c’était dure, très dure de le voir souffrir. Un médicament à base génétique lui a permis de vivre un peu plus longtemps, assez pour préparer les gens et son départ.
Dans le tas de photos de l’enterrement impressionant que nos amis brésiliens nous ont envoyés, il y a plein de jeunes que nous avons appris à connaître lors de nos camp-chantiers. On les voit porter le cercueil de Johny.
C’est un symbole tellement fort pour montrer qu’ils ont littéralement pris la relève. Et puis il y a tous ces gens autour, qui ont l’air d’applaudir, c’est touchant et consolant.
Dans sa manière d’affronter la maladie et la mort, il nous parraissait plutôt brésilien que luxo. Par exemple il ne voulait pas trop connaître la réalité médicale exacte ou régler les dernières choses. Il ne voulait entendre que du positif, même quand il n’y en avait plus rien.
Mais sa foi était inébranlable : Je l’entend encore intoner cette phrase quand je sortais de sa chambre d’hôpital : « Jesus esta comigo » - Jésus est avec moi -
Ah oui, Johny avait une relation intime à Jésus. A côté de son povo, c’était son 2e pied. Une famille qu’il adorait m’a écrit : („Meng ganz Famill trauert ëm den Pater Johny den eis laang Zäit vill Freed an Léift an d’Haus an eis d’Härz bruet huet. Säin Lachen, seng Art an Weis ze sin wärt eis éiweg begleeden an an déiwer Erënnerung bleiwen!)
Den Pater Johny as een Viirbild fir mech, sou wéi Jesus, wat jo och säin Virbild war. An ech sin sëcher dass Jesus den Johny mat openen Ärm empfangen huet!“
Comme Jésus, Joao a donné sa vie pour ses les siens. « Prova de amor major nao ha, que doar a vida pelo irmao. Il n’y pas de plus grand amour que de donner sa vie pour son frère.
Je veux terminer avec une citation amérindienne que son ami Patrick avait envoyé : N'allez pas sur ma tombe pour pleurer ! Je ne suis pas là, je ne dors pas ! Peut-être pourrait-on ajouter : « Je suis dans mon povo sofrendo »
Merci au nom de Johny Pe Joao à vous toutes et tous qui avez soutenu avec fidélité et par d'innombrables manières son engagement qui sera perpétré par ses amies et amis au Brésil parce que leur souffrance est devenue la sienne et son engagement est devenu le leur. Obrigado !
Marc Hubert
vendredi 16 décembre 2016
Robert Altmann
"Pour nos chers défunts. Nous pensons aujourd'hui spécialement au Père Johny Geisen, prêtre du Sacré Coeur de Jésus, parti, il y a 45 ans, au Brésil annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, décédé mercredi dernier, entouré de l'affection des siens. Reçois-le, Seigneur, reçois tous nos défunts dans la paix de ta lumière".
Prière universelle dite le 13 novembre en la basilique d'Echternach à l'occasion de la messe pontificale en l'honneur de saint Willibrord.
mercredi 16 novembre 2016
Schaack
Eise Johny, onermittleche Kämpfer fir d'Gerechtegkeet, war iwwerall wëllkomm, ob bei konservativen oder progressiven, gleewegen oder net-gleewege Leit.
D'Kierch, d'Welt huet ee vun hire Beschten verluer.
Mir hoffen hien erëmzegesinn um "Fest ouni Enn".
Michel a Fernande Schaack
L-3327 Crauthem
P.S. Johny, aussi notre ami depuis 40 ans, restera toujours dans nos coeurs.
mercredi 16 novembre 2016
Assunta et Bernard Christophe: Notre estimé Joao
Nous avons suivi jour après jour, les nouvelles de Joao, depuis que Marc Hubert et l'équipe des Guides et Scouts présents en juillet à Itambé (Brésil) nous ont fait part de son hospitalisation.
Nous savions que sa situation était critique depuis le diagnostic, car un cancer du poumon est imméditement une entrave douloureuse à la respiration, avec des chances de survie très faibles. La présence à ses côtés, de ses amis brésiliens du MCP nous a un peu rssurés en ce sens qu'ils ont tout fait pour qu'il puisse se préparer au pire, entouré d'affection et d'estime. Il a certainement eu pleine conscience d'avoir accompli sa mission et d'avoir contribué à ue oeuvre durable, utile pour un grand nombre et conforme à ses convictions religieuses et humanitaires.
Nous saluons ses amis, sa congrégation et sa famille avec beaucoup de respect car ils ont tous participé à la réalisation d'un idéal exigeant, qui au fil des années a montré que son engagement était total et sans retour.
Nous lui sommes reconnaissants d'avoir montré que notre temps n'est pas exclusivement consumériste mais aussi et surtout un monde ouvert à la fraternité et à la solidarité, pour peu qu'une poignée de convaincus en montrent la vitalité essentielle.
mardi 15 novembre 2016